CORRIDAS SOMMIEROISES
          Si le mot « corrida » n’est pas adapté, il n’en demeure pas moins qu’il était usité dans le langage local, il s’agissait de novilladas, de capéas, de festival, souvent même c’était « mise à mort » oui « mise à mort » , avec parfois un préfixe grandiloquent.
           Bien sûr, il n’était pas question de rivaliser avec NIMES, ARLES, MARSEILLE ou TOULOUSE dont les affiches d’alors habillaient  les murs de maisons Sommiéroises, publicité déjà envahissante et pas toujours esthétique mais tolérée.
            Nos vedettes à nous, n’avaient pas les noms ronflants de l’époque, ils n’étaient d’ailleurs même pas « espagnolisés », parfois il s’agissait « d’apodos »  plus facile d’usage pour un professeur de mathématiques ou de philosophie, mais pour beaucoup c’était leurs nom et prénom, rien n’avait à être caché.
            Pour les toros, c’étaient des élevages,  pas très nombreux à l’époque, qui  provenaient des bords du Rhône ou du Vaccarés, les gênes s’entrecroisaient entre les origines espagnoles et ceux de la Camargue, de la sorte le bétail sortait parfois avec une certaine réserve parfois peu rectiligne.
            
 
Le public suivait et se montrait assidu devant ces spectacles pas toujours en osmose avec ceux plus flamboyants des grandes arènes précitées, mais il savait apprécier ces valeureux dont seule leur passion démesurée pouvait expliquer cette présence avec toutes les conséquences liées à ces blessures qui parfois les privaient   les jours suivants de leur travail  ou les rendaient handicapés.
               Les spectateurs étaient nombreux et friands de ces évènements taurins, raillés parfois par des esprits chagrins orphelins des grandes arènes, mais vite ralliés au sentiment général qui se dégageait devant la fougue et l’enthousiasme manifestés par ces acteurs de l’impossible qui savaient très bien que le triomphe d’un jour n’aurait peut-être pas de lendemain.
                 Chacun jouait dans sa catégorie en toute humilité, ganaderos, toreros, et même ce public ravi de pouvoir y assister dans cette ville, l’une des 5 villes gardoises alors reconnues judiciairement comme « ville de tradition taurine » (par la suite cette tradition a été étendue à la région), cette ambiance « corrida » se continuait d’ailleurs les jours suivants  par la vente de la viande en boucherie où la tête du toro était exposée comme souvenir posthume.
                  C’est ainsi que beaucoup de toreros ont foulé le sable des arènes Sommiéroises, la liste serait longue, certains ont fait carrière à un bon niveau d’autres sont restés dans un certain anonymat.
                   Parmi tous ces intervenants, il y avait des femmes et oui déjà à cette époque !,  qui se souvient de l’épouse  du siffleur des films d’Ennio MORRICONE ?  la premiére torera à pied ayant toréée en Espagne ce qui lui vaudra des ennuis judiciaires il était interdit en effet à l’époque à une femme de toréer à pied en pays ibérique.
                   Qu’en est-il à présent de ces « corridas », notre monde aseptisé se couvre du voile d’une candeur déguisée, et avec lui en arrive à ne  pas tolérer que qui n’est pas interdit, qui oserait écrire aujourd’hui en gros sur une affiche ce mot devenu maudit parce que l’on ne supporte pas ce « r » entre une voyelle et une consonne ?.
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   Depuis quelques années les attaques et les actions des "anticorridas" sont plus nombreuses plus insidieuses et parfois violentes et bénéficient de soutiens très médiatiques.
  Même si ces actions, parfois très virulentes, ne sont pas prêtes d'aboutir en France, il n'en demeure pas moins que les aficionados doivent réagir et doivent avoir la liberté d'assister aux spectacles taurins.
  Si un jour cet abolitionnisme atteignait la corrida il est certain qu'alors les prochaines victimes seraient la course camarguaise, les abrivados et tous les spectacles taurins.
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