Depuis quelques années les attaques et les actions des "anticorridas" sont plus nombreuses plus insidieuses et parfois violentes et bénéficient de soutiens très médiatiques.
Même si ces actions, parfois très virulentes, ne sont pas prêtes d'aboutir en France, il n'en demeure pas moins que les aficionados doivent réagir et doivent avoir la liberté d'assister aux spectacles taurins.
Si un jour cet abolitionnisme atteignait la corrida il est certain qu'alors les prochaines victimes seraient la course camarguaise, les abrivados et tous les spectacles taurins.

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Association de défense des tauromachies - Sommières

                                                       La diversité du Campo

Préambule : Il serait risqué de ne pas faire le constat que la tauromachie fait aujourd’hui  partie des exutoires et contestations modernes d’une part de la société.  Tropisme singulier  des bienpensants d’un côté ou animosité rugueuse d’un autre. La défense de la tauromachie est et doit alors être une défense pied à pied, documentée, rigoureuse, juridique, multiforme,  issue de multiples entités, quelquefois antagonistes dans leur souci d’efficacité,
mais pas seulement. C’est aussi montrer à celui qui veut garder la bonne mesure et avoir la délicatesse de s’informer avant de juger, la réalité des choses et les conséquences bienheureuses de cette culture ancestrale.

Certes, celui qui ne
veut rien entendre peut toujours s’enfermer dans ses préjugés et affirmer que la tauromachie n’est pas une culture quand toute une littérature, un passé et une histoire prouvent l’inverse ou bien encore que la tauromachie  est l’émanation d’un camp nationaliste du siècle passé malgré son existence datant de plusieurs siècles. L’anachronisme volontairement insufflé et la « fake news » monumentale ne sont pas rares aujourd'hui.

Dans ce propos et dans ce site on veut faire fi de tout cela pour au contraire souligner que même ancestrale la culture taurine est en avance sur son temps et que les gènes de la tauromachie sont en adéquation totale avec des préoccupations naturelles et souhaitables de biodiversité qui tournent de nos jours en mode boucle sur tous les médias. Accompagner le profane dans la découverte de cette culture par une sorte de résumé d’un livre aux multiples tomes, tel
est le modeste but de ces pages consacrées au Campo espagnol.

L’objectif de ces lignes sera donc de procurer  un premier savoir sur l’origine des castes et des encastes de la « cabaña brava », nom donné à ce patrimoine vivant ancestral ,et ainsi  le mettre en exergue comme il se doit. Dans le prolongement  de son principal objectif, la défense des tauromachies, ce site  veut rendre compte  par une simple lecture et quelques images la fantastique diversité qu’offrent le campo espagnol ou le pays camarguais, en adéquation totale avec la nature.

Il faut donc voir ces lignes et ces images comme une sorte de quatrième de couverture avant de faire comme on le fait pour un livre, y plonger complètement en allant découvrir une  littérature plus détaillée , Terres Taurines par exemple, ou en allant visiter des sites tels que  Terre de Toros  et bien d’autres. Sans oublier  des guides comme celui de Jean-Louis Castanet , « Tierra Brava » en l’occurence, qui de plus permettra « de l’emporter au paradis ,» comme il y est écrit avec justesse, le paradis des ganaderias bien sûr.


Comme le disait un ancien président « on va pas se mentir ». Car bien malin celui qui aurait la certitude de pouvoir afficher dans le détail toute l’arborescence généalogique que constitue à ce jour l’immense patrimoine naturel et génétique du toro de combat. En tout cas pas l’auteur de ces lignes qui a pourtant parcouru toute une littérature s’y rapportant.

Un rapide coup d’œil tout de même sur Wikipédia, bibliothèque référence du Net, nous dit "qu’un encaste, mot espagnol  du verbe encastar (signifiant « intégrer », « incorporer », « inclure »), est une amélioration d'une race animale par croisement avec une autre de qualité supérieure et qui est le point de départ d'un  encaste. En ajoutant que le terme caste est proche de race, qu’il s'applique uniquement aux taureaux de combats, qu’il prend en compte la lignée d'hérédité et sous-entend une sélection".

Presque en contradiction une autre définition nous dit "qu’à l'intérieur d'une caste déterminée, un encaste est un groupe réduit à l'échelle d'une ganadería. Par sa sélection, l'encaste affine les caractéristiques de la caste et forme une nouvelle origine, point de départ d'une nouvelle lignée de taureaux de combat".

Bref, le taureau de combat, qui fait partie de l'espèce Bos primigenius f. taurus c’est à dire l’Auroch Européen sans bosse, est le résultat de nombreux croisements entre les races fondatrices qui ont donné naissance aux encastes contemporains nous dit encore la littérature, ce qui est là incontestable.

Est-ce la poule qui a fait l’œuf ou l’inverse, peu importe, le monde taurin s’est donc largement préoccupé de l’avenir de «  l’Auroch Européen », et ceci depuis bien longtemps, au point que les préoccupations écologistes du « cataclysme biodiversitaire » annoncé chaque jour à la télévision ne pourront mettre en cause ce monde taurin qui non seulement n’a pas laissé s’éteindre le  Bos primigenius f taurus en lui ouvrant un débouché économique mais qui à travers sa diversité l’a bonifié et en a fait un animal beau au caractère et au comportement affirmés et aux multiples facettes.

Jean-Louis Castanet dans son excellent guide des ganaderias « Tierra Brava » établit une première ligne de ce qu’il appelle « Les grandes castes des toros de combat ».
La caste Navarra, en trahisant un peu son propos pour faire très court, se rapprocherait de nos camarguais dans ses dimensions et sa mobilité mais dotée d’une couleur moins monotone variant du colorado au castaño en passant par le melocoton.

La casta Cabrera c’est très simple, dite de sang inconnu, ne se trouve plus que chez Miura et dans de moindres proportions chez Partido de Resina anciennement Pablo Romero. Son origine se résume surtout à une histoire de curés car formée d’un côté par la réunion du bétail de communautés religieuses auquel se joindra un lot de sang Gallardo, une composition hétéroclite du curé de Rota de l’époque. Nous sommes là au milieu du 18ème siècle.

La caste Jijona c’est encore plus simple, elle a presque disparue du panorama ganadero. Il se dit que dans un passé lointain elle vivait dans les plaines de Ciudad Real ou dans les escarpements des monts de Tolède, bétail caractérisé par sa grande taille aux armures impressionnantes et son pelage de feu, colorado encendido. Attaché au patrimoine génétique de l’animal fétiche, le monde taurin tente à certains endroits de reconstituer cette lignée presque fantasmagorique.
 
La caste Vazqueña, est passée cette fois-ci non pas entre les mains de curés ou de moines mais entre celles du ducs, de reine et même des ancêtres de Christophe Colon pour enfin être sauvegardée de nos jours par la persistance de quelques fous amoureux d’une race aussi belle que pénible à manipuler et dont le comportement taurin est peu amène, donc peu prisé et peu lucratif par voie de conséquence. La ganaderia de Tomas Prieto de la Cal fait dans ces pages l’objet d’une attention particulière voulant marquer encore une fois l’osmose parfaite entre la diversité de l’animal et le campo bravo.

Enfin voici la casta Vitahermosa, la plus répandue. Là aussi, on la situe dans le lointain, vers 1733. Qui dit la plus répandue dit celle qui est  la plus diversifiée et qui à ce titre a donné une multitude « d’estirpes », de souches, réputée de « meilleure toréabilité ». Il en est sorti quelques encastes, dits modernes qui offrent diversités physiques et comportement assez marquées. Se limitant au physique, et encore superficiellement, on pourra dire que :

Le Saltillo, dont le type classique est un toro fin et bas, au dos plat et au long cou, au mufle allongé aux cornes fines (astifinas) et relevées (veleto), pour la plupart de robe situées dans les nuances de gris (cardeño). C’est chez Victorino Martin que ce type de toro est le plus répandu.
Le Murube a lui un morillo proéminent et des armures peu développées (cornillanas) qui lui donnent quelquefois une allure de tête de mouton. Il est plutôt bas et lourd et a un pelage franchement noir et est beaucoup utilisé dans le réjon, toro que l’on retrouve entre autre chez Niño de la Capea ou Firmin Bohorquez.
Le Santa Coloma, nom issu du patronyme d’un comte qui avait su marier deux sangs, en mêlant les caractéristiques positives des deux. Produits aux robes essentiellement cardeño repris par la famille Buendia qui en fit sa marque de fabrique et qui la diffusa  abondamment.

Enfin, si l’on peut dire tant l’origine et les ramifications de la « cabaña brava », l’ensemble du cheptel taurin ibérique, sont complexes et entremêlées, voici une dernière encaste, qualifiée de moderne, l’encaste Parladé. Les trois-quarts des devises actuelles dit-on en sont formées.

Et là, nous sommes arrivés au bout de la « quatrième de couverture »  et reposons le livre. Ceux qui se sont risqués dans l’explication, avec talent, abnégation, courage, connaissances et détermination, ont en général eu le besoin de faire des graphiques plutôt que se lancer dans des explications écrites compliqués voire confuses. Des graphiques sophistiqués de ce type, on peut les retrouver sur quelques ouvrages papier, entre autre sur celui déjà cité « Tierra Brava » de Jean-Louis Castanet ou sur des sites internet de qualité tels que Terre de Toros et bien d’autres encore.

Des graphiques sophistiqués qui pourraient presque ressembler, en forçant très peu le trait,  à des algorithmes pondus dans un bureau d’étude d’Apple, Google ou de Microsoft... qui sont là, en principe, pour nous faciliter la vie… ou nous la restreindre suivant du côté où l’on se trouve. En l’occurrence ici,  pas de doute, les explications que l’on nous donne, qu’elles que soient leur formes, nous apportent un support fondamental à notre culture d’aficionados et prouvent aux septiques  que la tauromachie a toujours préservé plus que tout les trois niveaux de la biodiversité : la diversité des écosystèmes de part ses abondants espaces naturels, la diversité spécifique des espèces et la diversité génétique de part leurs sélections… et tout cela depuis des siècles.

                                                                                                                                                          rf


Remerciements : Cette page a été réalisée après consultation de l’opus numéro 5 de la revue « Terres Taurines », le site « Terre de Toros », le guide « Tierra Brava » de Jean-Louis Castanet. Nos remerciements également à Canal Sur et Enrique Romero. https://terrestaurines.com/ https://www.terredetoros.com/ Le site www.aficion.org est un site à but non lucratif