Depuis quelques années les attaques et les actions des "anticorridas" sont plus nombreuses plus insidieuses et parfois violentes et bénéficient de soutiens très médiatiques.
Même si ces actions, parfois très virulentes, ne sont pas prêtes d'aboutir en France, il n'en demeure pas moins que les aficionados doivent réagir et doivent avoir la liberté d'assister aux spectacles taurins.
Si un jour cet abolitionnisme atteignait la corrida il est certain qu'alors les prochaines victimes seraient la course camarguaise, les abrivados et tous les spectacles taurins.

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Association de défense des tauromachies - Sommières

L'observatoire de l'Aficion

Seules les cultures taurines sont garantes de la préservation et de la survie de l'espèce animale taurine en milieu naturel.

Et si le 1 et le 3 remplaçaient le 9 et le 10 ? Ridicules ! (un cop en mai).

Probablement un peu sonnés par l’immense succès de la manifestation du 11 février 2023 à Montpellier, les associations anti-corrida, toutes penaudes, ont tenté dans la presse de « préciser leur position » concernant la corrida. Donc les voilà vouloir suggérer de remplacer les corridas par des courses camarguaises… qu’elles dénigraient quelques jours plus tôt dans un grand journal parisien.

  C’est effectivement facile à proposer quand on n’a rien saisi de cette culture et surtout c’est une façon assez grossière de vouloir diviser le monde taurin, ce qui ne trompe personne.

Que veulent-ils? Supprimer totalement l’apparition du toro brave dans l’arène ? Alors là, changement radical de direction, c’est l’abattoir pour tous, grands ou petits, mâles et femelles, qui leur est promis. Mais bon, voilà un racisme animal ordinaire dont ils sont coutumiers... Ou alors proposent-ils de faire participer le toro brave à la course camarguaise ? On se gausse déjà !

Leur limite de compétence étant manifestement atteinte tentons une image sportive pour essayer de leur faire admettre ce minimum requis : dans une équipe de rugby on ne peut pas « faire jouer » le 1 et le 3 en 9 ou en 10. En éclairant cette métaphore sportive on dira que les deux piliers ne remplaceront jamais le demi de mêlée et le demi d’ouverture, question morphologie.
Comme un toro brave ne remplacera jamais un camarguais dans l'art de la course camarguaise. Mais peut être que certains en doutent encore… On pourrait même rajouter que le toro brave, pour diverses raisons, ne peut jouer qu'un match mais ne complexifions pas les choses...
Au moins, au rugby tout le monde peut jouer, grands ou petits, costauds ou moins costauds, mais ce n'est pas un concept universel semble-t-il.

Dernières nouvelles : la tauromachie revient à Bogota. La Cour constitutionnelle oblige à rouvrir le processus d'appel d'offres concernant la corrida dans son intégralité. Toute tentative d'interdire la tauromachie devrait passer par la réforme de la Constitution. En février, la Santamaria peut être ouverte.

2023

C'est avec palisir que je publie ce texte du Docteur-vétérinaire Hubert Compan, membre de l’Association Française des Vétérinaires Taurins (AFVT). Réflexions et débat sont ouverts.

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Face au projet de loi pour l’abolition de la corrida, la réaction et l’organisation du monde taurin a été remarquable : clubs taurins, ONCT, UVTF, AFVT, ganaderos, professionnels, organisateurs etc. ont occupé la rue mais surtout les médias. Les radios, les chaines de télévision et la presse écrite nationale comme régionale ont eu le mérite d’expliquer aux français la réalité de la corrida. La plupart des émissions m’ont semblé plutôt positives pour l’avenir de la tauromachie et si le débat n’est pas clos, les intervenants ont bien défendu les élevages de toros, leur impact sur la protection de nos territoires, l’attachement à nos cultures, le sens de la fête et le seul spectacle qui montre la mort certaine du toro et la mort possible du torero. Le témoignage de jeunes toreros a certainement excité la curiosité de nombreux citoyens à qui nous pouvons dire : allez voir dans votre vie une corrida et faites-vous votre opinion. André Viard a écrit : la meilleure défense de la corrida c’est d’y aller !

Alors déjà la plupart des aficionados crient victoire, je mettrai un point d’interrogation après le mot victoire. Dans la bouche de nos opposants reviennent les mêmes mots : souffrance et torture.

Le bien-être animal repose sur cinq principes :

    l’absence de faim et de soif,
    le confort physique,
    la bonne santé et l’absence de blessures ou de douleurs,
    la possibilité d’exprimer le comportement normal de l’espèce,
    ’absence de peur et de détresse.

Si nous avons su défendre les principes 1-2-4-5, quand Caron nous a attaqué sur la souffrance et la torture nos arguments ont parfois été plus difficiles à présenter.
L’opposition anticorrida va certainement poursuivre son action.  Notre président de la République a dit : il ne va pas y avoir l’interdiction demain... On doit aller vers une conciliation, un échange… Dès qu’on est dans l’invective ça ne marche pas. Et déjà on entend une petite musique : on pourrait faire des corridas sans mise à mort, on pourrait organiser des spectacles sans piques sans banderilles, sans estocade, « sans souffrance ni torture », ce qui d’une certaine manière annonce la fin des corridas de toros

DSC_1070Débat souffrance et torture : comment trouver les mots ? Souffrance et douleur, 2 mots synonymes ? : un peu de science ! nous vétérinaire sommes bien placés pour en parler. Dans mon livre « Vétérinaire et aficionado » je fais souvent référence aux publications de l’INRA et à Denis Durand co-auteur qui a participé avec Brigitte Picard aux travaux INRA- AFVT sur les problèmes de faiblesse des toros pendant la corrida. (références ci-dessous)
Nul ne peut affirmer que le toro ne souffre pas dans les 5 traumatismes subis : la pique, les banderilles, l’épée, le descabello, la puntilla.Au cours de nos interventions chirurgicales nous savons que les bovins expriment peu leurs douleurs, le cortex cérébral des bovins n’a pas les mêmes caractéristiques que celui de l’homme.
Dans les 2 premiers tercios la blessure du cuir est à l’origine d’une douleur aigüe, les muscles sont peu sensibles. C’est une alerte transmise par les messages nocicepteurs qui par la moelle épinière arrivent au cerveau. C’est la composante sensorielle de la douleur qui « inonde » le cortex cérébral. Vient ensuite une composante émotionnelle de la douleur qui se traduit chez les bovins domestiques par la fuite ou l’évitement, chez le toro de combat par l’agressivité : le toro de combat a été sélectionné pour son agressivité naturelle. La douleur de la blessure du cuir par la pique puis par les banderilles entretient son agressivité tout au long de la lidia.
Avec la douleur et le stress du combat s’installe alors un bouleversement hormonal avec augmentation de la sécrétion de cortisone, nor-adrénaline et d’opioïdes endogènes (bêta-endorphine) etc. qui atténuent la conscience de la douleur.Le toro oublie, espérons-le, sa douleur devenue tolérable dans l’action pendant laquelle il exprime son comportement (principe 4)

La corrida peut-elle évoluer ?
Il faut porter un regard neuf sur le tercio de piques dont le but est de fatiguer le toro par les efforts de poussée, de voir sa bravoure et de créer une douleur qui va entretenir son agressivité naturelle. Si la blessure du cuir s’oublie vite, les blessures profondes peuvent générer des dégâts collatéraux inutiles, parfois invalidants et une hémorragie qui pénalise la « duracion ». Moins de sang, moins de blessures, plus de rencontres pour que la fête commence au premier tercio : cette phrase devrait faire consensus.

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Pour retrouver un public, et notamment un public jeune il faut que les toros saignent le moins possible. Deux propositions :

    Une modification des dimensions de la pique pour blesser le cuir, éviter les blessures profondes inutiles, réduire l’hémorragie et conserver plus de mobilité.
    De même l’utilisation d’un pistolet d’étourdissement suivi de la puntilla pourrait être expérimenté : nous détestons tous les coups de puntilla répétés.

A l’occasion de l’AG de l’Association Française des Vétérinaires Taurins le 25 mars 2023 Denis Durand de l’INRA est invité à nous parler de la douleur ressentie par le taureau de combat et à nous préparer à de futures confrontations.
Réfléchir sur ce que pourrait devenir le tercio de piques, nous avons perdu beaucoup de temps. En 1998 l’Union des Éleveurs de Toros de Lidia (UCTL) et le vétérinaire Julio Fernandez Sans publiaient une étude sur les lésions produites par la « suerte de varas » pendant la San Isidro, 90 toros examinés : 95.3% des « puyazos » dans la « cruz », les épaules, le dos. Moyenne des trajectoires 17.49 cm, moyenne du nombre de trajectoires par toro 3.54, profondeur totale 61.91 cm, etc.

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En 2003 à l’occasion du congrès mondial des ganaderos en Arles, Victorino Martin père déclarait à la tribune du congrès : les éleveurs demandent un tercio de piques moins destructeur qui préserve l’intégrité du toro. Il faut que les éleveurs s’adressent à tous les protagonistes du spectacle, managers toreros, picadors, organisateurs pour qu’ils unissent leurs forces afin de sauvegarder le tercio de piques et le taureau de combat... on est en 2023 !

Après ces multiples débats il faut remercier plus particulièrement Sonia Devillers de France Inter tombée sous le charme de El Rafi et le journal Le Monde pour sa page entière sur Lea Vicens qui dit de la corrida « ...c’est affronter la mort et dominer sa peur, dompter un animal considéré comme sauvage, parvenir à le freiner, l’hypnotiser, ne faire qu’un et danser avec lui, accueillir une charge puissante et la transformer en quelque chose de beau et doux, jouer avec des courbes. C’est un jeu entre la vie, la mort et le hasard. On est dans une danse plus que dans un combat »

Quant aux conditions d’abattage de nos bovins domestiques dits « de rente », voici un extrait de la publication INRA...qui ne parle pas de danse !
« Chez les ruminants, dans la période de pré-abattage les animaux sont conduits de la ferme à la bouverie de l’abattoir puis au box d’étourdissement. Afin de faire avancer et de guider les animaux dans les installations, les outils les plus utilisés sont la voix, mais aussi le bâton et l’aiguillon électrique, dont l’utilisation est source de 72 Expertises scientifiques collectives "Douleurs animales ». Une étude récente montre que plus de 97% des carcasses de gros bovins présentent des meurtrissures, provoquées en partie par les coups de bâton, mais aussi par le fait que les animaux se cognent contre les barrières lors des déplacements et par les interactions agonistiques entre congénères. La fréquence et le degré des meurtrissures sont fonction de la densité des animaux dans les camions, du passage par un marché, de la mauvaise qualité de la route et de la conduite lors du transport. A l’abattoir, ces meurtrissures peuvent être dues à l’équipement insuffisant ou inadapté des couloirs d’amenée et des box d’étourdissement (absence de mentonnier, de bat-flanc et de dispositif anti-recul). Chez les veaux de boucherie, les glissades et les chutes, qui sont liées à la peur ou aux durées longues de transport et d’attente à l’abattoir, provoquent aussi des meurtrissures et des douleurs potentielles. »

Hubert Compan Dr Vétérinaire membre de l’AFVT

Réflexion du Docteur-vétérinaire Hubert Compan au sujet de la pique



Chers amis et aficionados bonjour !

Après 25 années d’alternative je veux vous faire part de ma décision d’arrêter définitivement de toréer au terme de cette temporada.


C'est une décision que j'avais prise depuis longtemps, mais je ne voulais pas l'annoncer avant les premières grandes férias.


Cette nouvelle n'est pas une retraite, c'est la fin d'une période qui pour sûr a été merveilleuse. Pour ce qui est de l'avenir, seul le temps nous le dira.

La tauromachie a été, est et sera l'inspiration et le moteur de ma vie, et je franchis cette étape avec le bonheur le plus absolu d'avoir réalisé tous mes rêves, même plus que je n'aurais pu l'imaginer. Pouvoir transmettre mes sentiments et émouvoir le public est quelque chose de magique, d'inégalé, que seul un torero peut ressentir avec autant de vérité et de profondeur.

Au cours de cette longue et intense étape, il y a eu de tout, des succès, des erreurs, des triomphes, des échecs, des coups de corne... mais après avoir vécu tout cela, il reste en moi un sentiment de satisfaction et de gratitude envers la vie pour m'être senti bien dans une profession aussi dure et difficile. Le bonheur et la plénitude définissent mon état d'esprit dans cette décision qui est toujours difficile.

Je voudrais remercier tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont fait partie de ma vie au cours de ces 25 années. De ma famille, qui a été vitale pour son soutien inconditionnel, à tous les professionnels qui m'ont accompagné dans ce merveilleux voyage, la cuadrilla, les apoderados, les éleveurs, les journalistes et d'innombrables autres personnes.

Aux médecins, car à 18 reprises, je me suis remis entre leurs mains. Ils ont été des anges dans des moments difficiles et douloureux.

À mes collègues, avec lesquels j'ai vécu en amitié et en rivalité et qui m'ont rendu meilleur jour après jour.

Mais sans aucun doute, mes plus grands remerciements vont au public, qui a su m'attendre, me soutenir et même exiger davantage de moi pour me faire grandir dans les moments délicats et faire ressortir tout ce que j’ai en moi.

Et au toro, qui m'a permis de m'exprimer, de sentir et d'être ému au plus profond de ma personne. Cet animal que j'aime de toutes mes forces, que j'admire et qui a été l'animal le plus honnête et le plus vrai que j'ai jamais rencontré.

Une étape se termine et une autre commence, au cours de laquelle je dois vivre de nombreuses choses dont je n'ai pas pu profiter en raison de mon dévouement à cette profession, comme passer plus de temps avec ma famille, profiter de mes loisirs et voir la vie d'un point de vue différent, sans la pression de ma situation, de mon nom ou de ma responsabilité.

Je vous remercie tous encore une fois. Adieu.

Julian Lopez "El Juli".

BILBAO : UN POULET SANS TÊTE par Pierre Vidal

L’absence de la télévision à Bilbao est décevante. Elle est inquiétante pour l’avenir incertain de Onetorotv qui vient de changer de mains et qui laisse au régime sec ces derniers jours d’août ses nouveaux abonnés. Il paraît que ces abonnés ne sont pas si nombreux et que beaucoup d’aficionados trichent encore grâce à des boites magiques ou des sites parallèles qui permettent d’accéder à la plateforme sans payer son éco.

Cet individualisme est irresponsable. Les tarifs proposés par onetorotv sont très abordables et si on veut que cela dure il faut que chacun joue le jeu. La télé cela coûte de l’argent, il est normal que, comme pour le foot, chacun y aille de son porte-monnaie. Antonio Lorca le grand critique du Pais –qui n’est pas aimé des professionnels car il dit les choses- comparait récemment le milieu taurin actuel à « un poulet sans tête ». Il pointait du doigt deux choses : la baisse drastiques des spectacles taurins en Espagne –autour de 30%- et l’absence de structures coercitives qui gèrent milieu ce qui permet à chacun de faire ce qu’il veut : c’est-à-dire rien d’important dans une situation de crise.

Ainsi il faut relativiser le fameux rebond du public que tout le monde évoque même s’il est incontestable en France –en réponse à la calamiteuse attaque des antis cet hiver. Nous verrons en fin de saison, au moment des additions, qu’il sera très relatif. Ainsi il n’a pas eu d’entente entre la Casa Chopera et Onetorotv pour retransmettre Bilbao à la télé ce qui ne s’est pas produit depuis fort longtemps. Les prétentions financières de l’empresa auraient été inacceptables pour la diffusion. Combien ? « Cosas de despacho » dont nous ne saurons rien -des chiffres circulent, comment les vérifier?

Les empresarios basques ne se sont distingués en rien depuis que la nouvelle génération est aux manettes. Ils ont perdu Vitoria, le sud-ouest de la France, Almeria et pratiquent des politiques de prix exagérées dans des arènes comme Bilbao justement, Saint-Sébastien ou encore Salamanque. Résultats : elles se vident. Pour le moment le remplissage de Vista Alegre n’est pas probant mais nous n’en sommes qu’au début et c’est à la fin du marché que l’on compte les bouses. Mais : no huelle bien à la taquilla.

Il faut le dire, la télé n’est pas une concurrente du spectacle vivant: il n’y a qu’à voir ce qu’il en est du sport. La catégorie de Bilbao sera à terme affectée par cette absence de la télévision qui ouvre sur le monde. Ceux qui luttent pour le maintien de la tauromachie en Pays Basque seront les premiers touchés. La santé de onetorotv est sans doute fragile mais ses dirigeants peuvent s’appuyer sur Madrid qui donnera un cycle toriste en septembre et sur la féria d’Automne entièrement retransmise et sur Séville les deux piliers d’une temporada. Pourquoi ce qui est possible à Madrid ou Séville ne l’est pas à Bilbao ? En raison de l’intransigeance d’une empresa – qui gère à l’ancienne - nous serons donc privés du petit écran pour contempler le sable noir du coso de Vista Alegre. Dommage et triste pour ceux qui ne peuvent pas faire le déplacement.

Oui ! Comme le dit Antonio Lorca le monde du toro avance comme « un poulet sans tête ».

Pierre Vidal de Corrida Si

PS Selon un twitt d’Enrique Romero Canal Sur a écrasé tous ses concurrents dimanche et 500 000 téléspectateurs ont pu voir en direct la grande corrida de Miura à Sanlucar et la grâce de “Guineo” qui restera dans les annales. Enhorabuena..

Hourra! 868.874 spectateurs ont assisté cette saison aux corridas à Las Ventas. Soit 40.000 de plus que l’an dernier. Record battu aussi pour le nombre d’abonnés : 17000.

Source: La page taurine de Jacques Durand N° 368