Association de défense des tauromachies - Sommières

Dans la salle de l’esplanade à Sommières devant un auditoire bien garni l Aficion avait invité Annelyse CHEVALLIER  et Beranger AUBANEL pour une conférence à l’occasion du 150°anniversaire de la Naissance du marquis Folco de Baroncelli-Javon Annelyse Chevallier a présenté un diaporama d’excellente conception retraçant la vie du marquis avec des images rares et inédites.

Elle a insisté sur les grands moments de sa vie : comme sa volonté de vivre dans sa cabane en Camargue dans des conditions difficiles; sa découverte du cheval Camargue, puis du taureau . Il ne vivait pas en ermite mais fréquentait en tant qu’écrivain un milieu d’intellectuels et d’artistes.

Propriétaire d’une manade : la manado santenco qu il gèrait lui-même malgré de nombreuses vicissitudes (inondations maladies etc) . Il  s’est lancé dans la génétique pour arrêter le croisement de taureaux espagnols et de camargue et il obtint peu à peu la forme idéale des cornes : en lyre pour les vaches et en demi-lune pour les taureaux.

Mais il rendait compte que tout son environnement sauvage, dur et riche de valeurs méritait d’être protégé et même promu. S’inspirant des traditions existantes, des grands films et shows américains (sa relation avec Buffalo bill)  et après quelques premiers pas et autres initiatives il créa la nacioun gardians et ses buts mettant en valeur l’élevage du cheval et du taureau, le respect ou l’instauration de traditions (costumes musique animations et entreprit avec succès de les diffuser en Camargue et même au-delà).

Il faut noter que dans le même temps Frédéric mistral lance un mouvement similaire en Provence Les initiatives de ce mouvement sont particulièrement bien accueillies par ce monde de Camargue qui lui reconnaît une légitimité de leader. Il est aussi le défenseur des gitans et codifie la course camarguaise et son environnement.

Arrive la guerre qui anéantit partiellement ses activités ; sa mort survient en 1943 et sera suivie longtemps après par le  transfert de ses cendres à l’emplacement de son mas du Simbeu détruit par les allemands.

Ayant. vécu pour une passion et un idéal, généreux par nature, il ne s’est pas enrichi par son métier de manadier. Cet homme engagé et à l’âme  poétique  a initié un vaste mouvement social et culturel qui perdure grâce notamment à sa descendance la famille AUBANEL et tout le peuple de Camargue.

C’est d’ailleurs sont petit fils Beranger Aubanel qui animait la 2° partie de cette conférence, après avoir apporté sur le vif des commentaires au discours d’ Annelyse Chevallier. Il a narré simplement et avec amour la suite de l’histoire de la manada Santenco Aubanel Baroncelli qu’il gère avec son frère.

D’emblée il rappelle la phrase de son grand père s’adressant à son fils : » Mon petit , il n’y a pas d’argent à gagner dans les taureaux. Ton grand père s’est ruiné, moi, je ne gagne pas ma vie ; ne fais pas ce métier ; c’est un métier de fou » C’est sans doute pour cette raison que Béranger a fait carrière dans l’informatique avant de se retrouver à la mort de son père le 21 février 2020 à la tête de cette très importante manade, avec son frère Réginald passionné de moto cross.

Beranger Aubanel est aussi un des animateurs de la Fédération des Manadiers qui venait de tenir une réunion de crise. II a pu parler longuement de la très  grave menace qui plane sur  la profession avec l’augmentation considérable des primes d’assurances due à une sinistralité excessive (notamment des ferrades) et qui peut entrainer la disparition de cette profession et des manades de taureaux. (cela a déjà commencé…).

Malgré un report d’un an de la décision des assureurs la fédération des manadiers préconise entre autres mesures un arrêt des habitudes laxistes qui régissent tous les rapports entre manadiers et organisateurs afin de se sortir de cette crise.