Depuis quelques années les attaques et les actions des "anticorridas" sont plus nombreuses plus insidieuses et parfois violentes et bénéficient de soutiens très médiatiques.
Même si ces actions, parfois très virulentes, ne sont pas prêtes d'aboutir en France, il n'en demeure pas moins que les aficionados doivent réagir et doivent avoir la liberté d'assister aux spectacles taurins.
Si un jour cet abolitionnisme atteignait la corrida il est certain qu'alors les prochaines victimes seraient la course camarguaise, les abrivados et tous les spectacles taurins.

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Association de défense des tauromachies - Sommières

Conférences

Seules les cultures taurines sont garantes de la préservation et de la survie de l'espèce animale taurine en milieu naturel.


Après la venue de Juan Bautista en fin d’année 2022, l’Orangeraie de Château de Salinelles, mise gracieusement à notre disposition par la Mairie, était une nouvelle fois bien remplie pour la conférence portant sur le thème « Comment concilier une autre activité professionnelle et la gestion d’une manade ». Plus de cent personnes y prenaient part.

C’est la famille Cuillé qui avait bien voulu nous faire l’honneur de se prêter à l’exercice. Jean Pierre, Vincent et Sylvie nous ont éclairé sur ce thème principal tout en nous faisant vivre la genèse de leur élevage camarguais qui occupa d’abord les herbages familiaux du Grand Badon dès 1971  et par la suite ceux du domaine des Pavillons à Générac. Une folle envie de quatre enfants favorisée par la proximité d’une grande manade sise aux Marquises et les voilà propulsés à la tête d’un élevage, nommé tout simplement Cuillé, fondamentalement Baroncélien pur comme nous le confirme Jean-Pierre.

Par sa vidéo montrant les taureaux dans les prés des Pavillons à Générac suivie par un résumé des prestations des Biou d’Or de la Manade, Manu Pinto précédait le débat.
 
Une bonne gestion d’élevage assortie du sens technico-commercial hors pair du regretté Philippe et voilà  les résultats qui s’enchainent rapidement. Le bétail est somptueux, la « maille » imposante. L’aventure continue, les titres s’accumulent. Et ceci depuis 1971 pour cette manade qui offre de nos jours, probablement le ratio  « résultats/présentation »  le plus favorable qu’il y ait.

Chez les Cuillé les titres et la gloire ne font pas perdre la raison. Vincent nous dit clairement qu’au-delà du bonheur qu’apporte toute victoire, tout titre, fut-il suprême, le plus grand souhait de sa famille réside dans le maintien de la bonne santé sanitaire des taureaux, crainte qui habite évidemment tous les manadiers, quels qu’ils soient, grands ou petits.

Chaque manade étant pour beaucoup un espace de sorcellerie, la réussite des Cuillé suscite de multiples questions. Mais la génétique garde ses mystères. Jean-Pierre nous expose les 3 fondamentaux d’un élevage camarguais : Le fond de race, l’herbage, la subtilité de la location des taureaux (le bon taureau, au bon moment, dans la bonne course et dans la bonne arène). Selon lui il y en a un quatrième… qu’il attribue au ciel. Quoi qu'il en soit, bien que la sélection soit rigoureuse, les alléas sont inévitables.

La famille est unie, les rôles sont déterminés. Vincent développe longuement l’implication de toute la Famille. Ses parents, ses frères (Pierre et Benjamin), sa sœur Amélie, avec une mention toute particulière pour sa maman, Sylvie, qui  avec discrétion supervise tout et veille au grain. Pierre a pris la suite de Philippe. Tout cela a fait de la manade Cuillé une référence absolue. Mais elle veut rester ce qu’elle est. Donc pas question de « domecquiser » à outrance la Camargue malgré les demandes. Les prêts sont distillés. Très exceptionnellement quelques étalons peuvent sortir des « Pavillons » pour aller "gambader" ailleurs, mais c’est chose rare.

Puis le public posa quelques questions dont une sur la rentabilité d’une manade. Avec humour, Jean Pierre rappelle le bon mot de son Père (fondateur de la Manade) qui répondait lorsque la question de la rentabilité lui était posée ... qu’il ne fallait savoir compter que les recettes.

Sur ces belles paroles nous avons remercié très chaleureusement la Famille Cuillé pour sa venue à Salinelles et nous avoir mis à disposition des archives précieuses.  Très forts applaudissements du public ravi de sa soirée qui s’est terminée dans la bonne humeur, se prolongeant allégrement par des discussions passionnées autour de quelques agapes et du verre de l’Amitié.

L’Aficion remercie la famille Cuillé de lui avoir offert un si bon moment !


Les "Cuillé" à Salinelles pour l'Aficion le 2 Mars 2023

Photos Eric Pattus

2023

Photos Eric Pattus

Jacky Siméon à Fontanès (30) le 14 avril 2023  « De la gloire du crochet à la sagesse de la plume »

Dans le cadre des « conférences tournantes » de l’Association de Défense des Tauromachies de Sommières, la municipalité de Fontanès (30) avait mis sa magnifique salle communale à disposition pour l’organisation de cette soirée consacrée au razeteur et écrivain Jacky Siméon.

Nous voilà dans une salle comble et après les  bienvenues d’usage prononcées par Bernard Hyacinthe et Claudette Monnier, respectivement Président et Vice-Présidente de l’association, le volubile et très actif Jacques Roumajon, ancien razeteur mais toujours acteur incontournable de la bouvine, et qui plus est « jouait à domicile », prenait la main pour assurer l’animation de cette conférence.

  D’abord un grand récapitulatif de l’immense carrière du razeteur Jacky Siméon, le rappel de ses conditions de départ, de lui-même et de sa famille, avec plusieurs frères, Jean-Pierre et Raymond, eux-mêmes raseteurs, un peu plus tard Patrick, ainsi que Daniel, acteur lui aussi dans un rôle de formation et d’organisation, tous mus par la passion et la foi taurine. La décennie 70  est marquée de leur empreinte, un nouveau style s’impose, un mot nouveau parcours les arènes, la « Siméonite ». Qu’on se rassure, ce n’est pas un virus mais une sorte de vent nouveau qui se met à souffler en Camargue, grande ou petite, et en Provence. La course camarguaise se régénère mais c’est Jacky qui élève au plus haut l’étendard de la famille.
  Le très intéressant film de Manu Pinto, initiant la soirée, captive la salle. Les souvenirs « de ce bon temps » amènera d’ailleurs en fin de soirée beaucoup de questions pertinentes.

La première course « corne nue » se déroule au Crès mais les frontières de la périphérie de Montpellier seront vite dépassées. Les grands taureaux de l’époque, Joujou entre autres, ne l’effraient pas, Goya Pascalet et Gardon, peut être son préféré, non plus. Cet apôtre du « razet court » et technique, s’inspirant de Soler ou Marchant plus que des autres, s’offre un palmarès impressionnant qu’il serait languissant d’énumérer, Jacky ayant à peu près tout gagné… de multiples fois. Citons simplement le titre qu’il affectionne entre tous, la Cocarde d’Or… qui lui valut aussi une terrible cornada.

  Passons outre les mauvais souvenirs… et ses 15 coups de corne, son livre « Cocarde d’Or et de sang » est là pour témoigner de la force phénoménale qu’il est nécessaire  d’avoir pour dépasser ce type d’épreuve.  Mais le courage et la passion sont des valeurs incontournables qui aident à construire les hommes et à les reconstruire. La pratique de la tauromachie, basée sur ces deux qualités fondamentales, en sont des exemples frappants qui s'apparente presque quelques fois à de véritables résurrections.

Les bienfaits de l’écriture, lui facilitera la dure réalité du retrait des arènes. L’acte de l’écriture lui est nécessaire, à lui comme à d’autres, quand  un prolongement de soi se fait sentir et dépasse l’expression ordinaire. Méthode qui le fait sortir sinon d’une presque timidité mais d’une grande réserve, à l’image d’avoir eu seulement deux tourneurs, Léo Dupont et Alain Albuisson, qui ont officié à ses côtés durant sa très longue carrière. Et nous serons d’accord avec lui, la Camargue n’a effectivement pas été suffisamment transcrite sur le papier à hauteur de son immense richesse culturelle.

  Tant l’impact de cet acteur des pistes est fort, bien que retiré depuis longtemps, on en oubliait presque son travail littéraire hors mis la séance des dédicaces. Alors disons quelques mots de ce dernier roman, « Magali », idée originale qui, à dessein, condense les plus classiques clichés camarguais mais  qui les transcrit, les revisite, les livre au lecteur dans une version renouvelée et dans un style moderne et clair qui en fait une histoire captivante. Une histoire qui transpose la nostalgie de la Camargue des souvenirs anciens dans celle que nous connaissons, un roman qui accroche le lecteur de bout en bout, « un Roméo et Juliette au pays des gardians » comme il s’est défini et que l’on recommande.   

Le sympathique pot de l’amitié habituel clôturait la soirée.

Cliquer sur l'affiche pour obtenir les photos de la soirée.