Depuis quelques années les attaques et les actions des "anticorridas" sont plus nombreuses plus insidieuses et parfois violentes et bénéficient de soutiens très médiatiques.
Même si ces actions, parfois très virulentes, ne sont pas prêtes d'aboutir en France, il n'en demeure pas moins que les aficionados doivent réagir et doivent avoir la liberté d'assister aux spectacles taurins.
Si un jour cet abolitionnisme atteignait la corrida il est certain qu'alors les prochaines victimes seraient la course camarguaise, les abrivados et tous les spectacles taurins.
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2025
Clemente à l'Orangerie le 23 octobre 2025
Une fois encore la magnifique salle de l’Orangerie de Salinelles nous ouvrait ses portes pour accueillir le maestro Clemente, venu parachever avec l’Aficion de Sommières qui l’avait sollicité pour cette conférence, une temporada on ne peut plus réussie.
On découvre un homme empreint d’humilité et de sagesse, qui s’exprime à merveille, nous contant le déroulé de sa vie. Une vie deux fois pas ordinaire. De par le choix d’être torero d’abord puis par son étonnant parcours au cœur même de ce monde, rude par essence.
Un parcours qui depuis toujours reste axé sur le même objectif, qu’elles que soient les circonstances et même depuis le plus jeune âge, spectateur à trois ans de sa première novillada, preuve plus qu’évidente ici que la tauromachie ne déforme pas les jeunes esprits.
Bernard Hyacinthe et Manu Pinto, par quelques vidéos piochées çà et là, avaient déjà fait percevoir à la salle de l’Orangerie abondamment garnie, les qualités premières de l’invité du soir dont la douceur et l’élégance contrastent avec la vision de l’avoir vu pendu quelquefois au bout de la corne d’un Margé à Nîmes ou d’un Victorino del Rio pour sa confirmation d’alternative lors de San Isidro dans le plus grand temple taurin du monde, las Ventas à Madrid.
Pour autant, rien ne le détourne de ce chemin qu’il s’est tracé, qu’il expose sans rien occulter, que les périodes fussent fastes ou au contraires sans éclat. Et dans ce dernier cas un impératif, savoir attendre. Oui l’attente, l’attente d’un contrat et des jours meilleurs, même perdu dans un petit village au fond de l’Espagne, isolé de tout, où on continue à s’entrainer tous les jours pour être prêt pour un hypothétique jour J. Ou attendre en travaillant, sans pour autant dévier du but qu’il s’est fixé.
Jour J encore contrarié par la pandémie du début des années 2020. Mais 2023, 24 et 25 inversent la tendance… ce qui nous vaut de pouvoir écouter Clemente ce soir à Salinelles en ayant encore à l’esprit son grand triomphe du 15 août 2024 à Dax avec l’indulto du Santiago Domecq, Delicado. Pour 2026 ? Rien n’est fixé, l’automne étant la période de tous les changements où la tauromachie se recompose, mais tous les espoirs sont évidemment permis.
Les questions, de beaucoup d’aficionadas du reste, sont nombreuses, ce qui permet à Clemente de nous exposer les finesses de son métier. Entre autre, pour n’en citer qu’une seule, le « dosage de la pique » et son dilemme. Doit-on satisfaire un public adepte de bravoure extrême et de l’aura du picador ou réserver une bonne part de l’énergie du toro à la mise en lumière du torero… qui attirera les futurs contrats bénéfiques à la cuadrilla ? Tout était dit dans cette façon de présenter les choses et qui de toute façon résulte de l’adaptation de la tauromachie à la mode du moment.
Au moment où nous étions réunis autour des agapes soigneusement préparés par les membres de l’ Aficion, nous nous disons que nous venions d’écouter l’histoire d’un homme que nous connaissions seulement foulant le sable des arènes, donc peu, mais doté d’une persévérance, d’une détermination et d’une volonté confondantes.
Les photos sont de Eric Pattus
