LES RACINES DE LA TAUROMACHIE
L’origine de la corrida se situerait pour certains historiens au moyen âge, pour d’autres cette période est contestée, pour les jeux taurins, ancêtre de la course camarguaise, ce serait le XIIème siècle pour certains, contestée également pour d’autres.
Il est difficile donc de situer de manière précise l’engouement pour la tauromachie partagée tant par le peuple que par la noblesse d’alors.
Une chose parait toutefois certaine, c’est la preuve de son existence depuis des siècles et son ancrage légal dans notre société au travers de tous les spectacles donnés avec la présence de cet animal emblématique qu’est le taureau ou toro.
A une époque relativement récente, il était naturel de s’afficher en première ligne dans une arène, HEMINGWAY, PICASSO, COCTEAU et autres personnalités d’alors en sont les exemples, les chansons évoquaient « Les belles étrangères qui vont aux corridas « (Jean FERRAT) le sourire d’ « EL CORDOBES » (DALIDA) la destinée tragique « Le TORERO » (Charles AZNAVOUR) « Les TOROS (Jacques BREL) « LA CORRIDA » (Gilbert BECAUD) qu’en est-il de nos jours ?
Les poètes ont disparu, et avec eux ce sentiment de fierté, sans retenue, de paraitre qui les animait, avec ce mot nouveau emprunté à la langue anglaise pour désigner une célébrité s’est glissé une sorte de fausse pudeur qui fait que certains « peoples » en arrivent à cacher leur présence.
Les raisons seraient nombreuses à citer, mais parmi celles-ci, il faut noter une sorte de destinée rampante qui a vu et qui voit disparaitre dans nos villages, pour certains le symbole même de la tauromachie, les arènes, pour d’autres la suppression, souvent tacite, mais surtout se voulant non provocatrice, de ces spectacles qui avaient pour nom, novilladas ou courses de taureaux camarguais sans nom ronflant à l’affiche, certes pas toujours mirobolantes mais empreintes d’une sincérité sans faille.
Les spectacles sont devenus l’apanage des grandes arènes opérant une sorte de sélection non pas naturelle mais en quelque sorte imposée sans volonté réelle, cette évaporation entraîne la disparition de l’essence même de la tauromachie dans nos villages dont le ciment était souvent constitué par la relation » anciens-jeunes », générant ainsi de manière naturelle l’expérience d’un vécu, de la sorte ce sont nos racines qui disparaissent.
La situation actuelle liée au contexte sanitaire et la poussée animaliste sont des éléments troublants pour notre tauromachie, mais nous ne sommes ni des agitateurs ni des rigoristes, la sagesse et la raison nous animent et la loi est avec nous, de plus c’est dans l’adversité que la force se décuple, certains évoquent la reconstruction de la tauromachie, pourquoi pas ? Mais n’oublions pas qu’un arbre puise sa beauté et sa grandeur dans ses racines.